— Tu avais l’air triste, tout à l’heure, quand nous avons trouvé les restes du Véloce.
Eoin s’est arrêté d’écrire. Keren peut le sentir la regarder. Elle épaule son fusil et fouille la rue à la lunette thermique. Elle hésite à répondre.
— Les chiens me rendent triste. Souvent.
— Ça n’était pas un chien, tu le sais.
— Ça a peut-être cru l’être.
— Admettons que ce tueur ait été un clebs comme un autre. Pourquoi cet air navré ?
— Tu regardes les yeux d’un chien et tu y lis une interrogation : fuir ou aimer ?
— Tu crois vraiment que tous les chiens sont ainsi ? Angoissés par ce qui se joue en nous ?
— Oui. Je le sais.
— Il faut en avoir connu beaucoup, non ?
— Parfois, un seul suffit.