Hangaguð

— Là-bas, dans la forêt, nous trouverons une clairière, commença-t-il. Au milieu de cette clairière se dresse un arbre. Il est si haut que tu le verras dépasser au loin bien avant que nous soyons arrivés.

— Cet arbre est sacré, je suppose.

Brandvald opina. Il chassa la fumée d’un revers de main.

— Des femmes viennent danser en ronde autour de son tronc, pour se garantir d’être fertiles, dit-il. Il en faut dix, se tenant par les mains, pour en faire le tour.

— Quel dieu honore-t-on là-bas ?

— Plusieurs. Thorr, Freyr et Freyja, Odhin… que les gens d’ici nomment Wodan.

Ils entendirent, loin dans la forêt, le passage d’une harde. Le calme qui lui succéda leur parut avoir gagné en profondeur. Leurs propres voix y résonnaient comme dans une halle vide.

— Parle-moi encore de l’arbre, insista Sigdis.

— Certaines de ses branches sont si longues et si lourdes que les hommes sages qui veillent sur lui les ont étayées, afin qu’elles ne se brisent pas sous leur propre poids. Son écorce est toute de crevasses où s’enfonce la mousse. Les insectes y courent et les oiseaux y font provende. Mais rien ne l’altère tant il est dur. Ni chancre, ni aucune maladie.

— Quelle sorte de fruits porte-t-il ?

Brandvald se racla la gorge et cracha sur le feu.

— Des pendus.

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