Son retour est une promenade zigzagante dans la nuit plus légère des collines. Elle enjambe les canaux où roulent l’eau des sources antiques. Des ruines de Tell es Sultan descendent de tièdes haleines, les lambeaux du jour d’avant qui tourbillonnent dans les orangers et sèchent sur le front de Keren un peu de sueur. Elle repense à son père et à sa fascination pour les vestiges de ces époques qui lui paraissaient plus faciles à déchiffrer. Elle essaie de se rappeler ses leçons dispensées au gré des promenades, les seuls moments de sa vie où celle de sa fille paraissait mériter un peu plus d’attention.
