Il disposa la morte avec des gestes légers et précis, et donna à la dépouille l’apparence tranquille du sommeil. Il fit de même avec le garçon, cala sa tête sur l’épaule de sa mère et passa le bras gauche autour de sa taille. Puis il arrangea tout autour les objets qu’il avait amenés : pots et plats de terre ou de bois, remplis de graines, de fèves ou de châtaignes, des bouquets d’herbes aromatiques, un long coffret de bois au couvercle sculpté, des pelotes de laine, un beau manteau roulé, des ciseaux de fer dans un étui de cuir, une épingle pour les cheveux, en ivoire de morse, un arc et douze flèches empennées de blanc, et enfin, allongée sur le bras droit de la femme, l’épée de l’époux disparu, sur la lame nue de laquelle ses longs doigts pâles reposaient sans vie.
